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..........................................................................................................................................................................Au café librairie Passage, on vient d'abord pour lire... à moins que ça ne soit d'abord pour un petit en-cas. En réalité, ce qui prime, c'est la singularité, la simplicité et le sens de l'hospitalité qu'offre la vielle maison avec sa grande cheminée.
lundi 8 juillet 2024
été 2024 première partie
mercredi 8 mai 2024
Samedi 18 mai à 16h Catherine Malbranque anime sur la question du langage au tour du texte de Sandra Lucbert "Personne ne sort les fusils", et Tual Laouénan interviendra dans ce sens sur la notion de "Violence symbolique" de Pierre Bourdieu
Les textes de Présentations des intervenants:
Caterine Malbranque:
Autour du livre de Sandra Lucbert, Personne ne sort les fusils, Ed. Points (et de ses autres ouvrages)
Littérature et politique / Littérature politique ? La question de la langue.
Samedi 18 mais, Librairie Passages, Brasparts
De mai à juillet 2019 au TGI s'est tenu le procès France Télécom – Orange. Sept dirigeants étaient accusés de harcèlement, et d’avoir organisé la maltraitance qui a conduit à la mort certains de leurs salariés. Il « fallait supprimer 22000 postes », muter 14 000 salariés et embaucher 6 000 "nouveaux talents" : la violence du « crash program » aux méthodes impitoyables s’est comptée en suicides et souffrances pour des dizaines de personnes. Didier Lombard, un des responsable de cette « transformation-privatisation » l'affirme alors : « En 2007 je ferai les départs d'une façon ou d'une autre, par la fenêtre ou par la porte » et dénoncera, sans états d'âme « une mode des suicides ».
Sandra Lucbert est professeure agrégée de Lettres*. C’est par un usage particulier de la langue qu’elle relate, dans Personne ne sort les fusils, ce procès emblématique de « notre monde ». La question est, pour elle : comment dire la situation dans laquelle nous sommes englués, comment retrouver une parole politique puissante qui ne soit pas la langue militante, qui agisse à côté de la langue militante dont elle sait la nécessité, mais dont elle ne se sent pas capable ?
Elle a assisté au procès au TGI, elle a fait à cette occasion le constat d'un « usage du monde » et de l'ordre de domination qu'il engage, imposé par la financiarisation. Elle en a perçu clairement ce que Wittgenstein appelle « les jeux de langage ». Lui est alors apparu clairement que le procès se déroulait dans la langue même qui nous « ligote », qu'elle nomme la LCN, Lingua Capitalismi Neoliberalis (la langue du capitalisme néolibéral, et de son ordre de domination), dans un lieu (le tribunal) où il aurait fallu juger cette langue, cet usage de la langue. Apercevoir cela la jette « dans une fureur absolue »*, dit-elle.
Son expérimentation dans Personne ne sort les fusils est donc celle de la langue. Et de la littérature, à la suite de certains autres auteurs, comme Kafka, Rabelais, Gombrowicz. Car le problème est bien le 'comment dire '? comment décrire cette langue « hégémonique » comment « déparler » / re-parler pour enfin cesser de « communiquer »? Il est pour elle « hors de question de laisser la littérature aux dominants »*. Ou à ceux qui pensent de bonne foi défendre le monde vivant par exemple, sans remettre en cause ce qui contribue à le tuer. Et qui ne sortent pas du « c'est ainsi » (les petits sont en bas, les grands sont en haut, le vivant meurt, la croissance progresse. Hors de question également de laisser la langue à ceux qui proposent des « Réinventions », des « Révolutions » qui n'en sont pas, des « réformes des structures de financement de l'économie », dont Lucbert nous dit qu' « avec un nom pareil, personne ne sort les fusils ».
Comment donc retrouver langue, retrouver voix, redonner voix à ceux qui ont tenté de dire la violence qui leur était faite, et n'ont eu d'autre langage que le suicide ? C'est-à-dire : comment quitter « la place de victimes qu'on nous assigne »* ? «Et ce, « pour permettre à la colère de déflagrer. Autrement dit : faire apparaître les structures de la financiarisation, son commencement, son fonctionnement et ses fonctionnaires. La rendre à sa violence et à son caractère contingent »*.
« Personne ne sort les fusils » est donc cet essai de littérature, au double sens du mot essai : une tentative, et une œuvre. Et ce afin de parvenir à « déparler » la LCN, pour « Défaire-voir »** les jeux de langage du capitalisme, et de son « Ministère des Contes publics »...**
* citations de Sandra Lucbert
** titres des ouvrages de Sandra Lucbert.
Tual Laouénan:
J’interviendrai sur la notion de violence symbolique (à travers l’oeuvre de Pierre Bourdieu), violence dont l’exercice est fondé sur la méconnaissance collective des principes de la domination. Sa sociologie critique des rapports sociaux relève d’une sociologie politique à visée émancipatrice, « intellectuel collectif » au service des mouvements sociaux (grèves de 1995 par exemple) ainsi que de la défense de l’autonomie et des fonctions critiques des sciences sociales.
« Le concept de violence symbolique vise à dépasser l’alternative coercition/consentement pour comprendre les mécanismes de la domination. Le fonctionnement de la violence symbolique se définit par trois composantes qui agissent de façon simultanée : méconnaissance de l’arbitraire de la domination ; reconnaissance de cette domination comme légitime, intériorisation de cette domination par les dominés » Gisèle Sapiro (sociologue).
Violence Symbolique : « Tout pouvoir qui parvient à imposer des significations et à les imposer comme légitimes en dissimulant les rapports de force qui sont au fondement de sa force ». Bourdieu et J C Passeron dans « La Reproduction »
Cette intervention rapide (pour laisser de la place au débat) tiendra en trois points :
Critique du néolibéralisme comme modèle dominant, toile de fond,
Violence symbolique et souffrance,
Place de l’intellectuel dans le champ de la production culturelle.
dimanche 7 avril 2024
Rencontre avec un auteur et des membres de l’antenne Finistère de l’association « Ultime Liberté » autour d’un livre témoignage
Samedi 20 avril à 16h à la librairie « Passage » à Brasparts
Le témoignage c’est celui d’André Smolarz, auteur de « Elle et moi ou l’éternité et zéro », publié chez Librinova. Il s’agit du récit d’une vie passée aux côtés de son épouse durant un peu plus de quarante ans. Une belle vie comme elle aimait lui répéter dans leurs ultimes instants partagés, pour tenter d’alléger le poids douloureux de la fin de cette histoire.
Elle était meurtrie par des souffrances multiples depuis plusieurs années au cours desquelles tous deux ont cherché avec détermination, mais en vain, des solutions médicales.
Dès lors, ce sont leurs convictions intimes partagées sur la vie et la liberté d’en choisir la fin lorsque le sens n’est plus là qui ont naturellement pris le relai.
Ce récit est donc le témoignage d’une vie commune qui s’est construite et fortifiée avec le temps sur la base d’un grand amour et aussi de légèreté sans jamais mettre leurs convictions au placard.
Au-delà du témoignage, ce texte est aussi un plaidoyer pour le droit à l’autodétermination et à l’interruption volontaire de vie.
L’autodétermination est, avec la solidarité, au cœur des revendications de l’association internationale Ultime Liberté qui œuvre pour la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie volontaire.
André Smolarz milite aujourd’hui au sein de l’antenne Finistère d’Ultime Liberté et sera entouré ce samedi 20 avril de Danielle, Bruno et Érick, membres animateurs de cette antenne, pour échanger avec le public et les lecteurs autour du thème de la fin de vie et de la mort choisie.