Bonjour,
Il est des notions dont on n’interroge plus le sens. On pense qu’on aménage le territoire comme on aménage un coin-salon d’été dans son jardin pour contempler le soleil couchant. Il est bon de mettre ça en crise de temps en temps. Et notre temps s’y prête.
L’aménagement du territoire : qu’est-ce que c’est ? D’où ça vient ?
Une route ? Une autoroute ? Un pont ? Quelle idéologie ça révèle ? Nous relier ? Abolir les distances ? Faire circuler la marchandise ? Oui.
Et ne plus laisser que le spectacle du paysage qu’on aperçoit depuis la machine roulante. Morcelé, lacéré, fragmenté, reconfiguré avec des arbres plantés bien en rang et des talus à angles vifs. Et des antennes, et des poteaux. Soumis au schéma, directeur évidemment, généreusement confié aux régions, au Scot, aux études d’impact, aux chiffres, aux cubages (des déblais), et à la logistique.
L’aménagement du territoire : « ça marche avec le désir » dit Baudrillard. Les approches économiques et écologiques sont insuffisantes à expliquer ce que signifie l’aménagement de notre territoire. Faux dons (La région investit pour votre avenir…), fausses consultations du public, fausses enquêtes, fausses conventions citoyennes, formation attentive des serviteurs de l’État et valorisation de l’intérêt général : tout relève d’un étatisme autoritaire, avec lequel il ne saurait y avoir de collaboration fructueuse.
L’écologie et la littérature doivent se défendre d’être inscrites dans la perspective technocratique et doivent conserver leur extériorité (on a envie d’écrire : leur exterritorialité!) Un paysage, un lieu , c’est l’imaginaire, le poétique, l’art, les lignes de fuite, la rêverie (reviens Gaston Bachelard ! Et toi aussi William Morris !) et pas du chiffre.
On s’apercevra, avec le détour par les philosophes et penseurs (Habermas, Adorno et Horkheimer, Debord, Charbonneau etc.), à travers cette mise en jeu des mots, et dans la calme lenteur nécessaire, que toute cette idéologie aménageuse et routière n’est pas si solide et que la « joyeuse fragilité des choses » permet l’espérance.
Venez nous rejoindre pour qu’on en cause :
Nous accueillons Jean-Marc Ghitti, auteur de "La Terre Confisquée"
aux éditions La Lenteur:
Venez caresser le fol espoir d'attérrir asymptotiquement, en douceur,
sur cette puissante inconnue qu'est la peau du réel.
Ou il sera question d'aménagement du territoire, et nous y sommes
toutes et tous conviées !
- le vendredi 11 juillet à Flux/Quimper, 3 rue du Cosquer à 18h,
- le samedi 12 juillet à Passage/Brasparts, 1 place des Monts d'Arrée à 17h, (soupe après),
- le dimanche 13 juillet à Ekoumène/Brest , 9 rue du Dr Roux (quartier quatre Moulins) à 17h.
Ce texte absolument remarquable nous raconte l'aménagement du territoire, depuis l'antiquité Greco/Romaine jusqu'à notre époque "d'états modernes". Ca parle des grand travaux inutiles, mais aussi aussi de l'importance sociale du bocage... L'oeuvre de 155 pages est très accessible, elle se réfère à la
philosophe Simone Weil et à l'école de Francfort notamment et vous pourrez
creuser si vous en avez le désir !Et d'ailleurs nous vous proposerons un groupe d'échange pour avancer ensemble dans ces lectures... Il y a aussi une critique très intéressante de la sociologie côté état et côté non-institutionnel. Jean-Marc est
philosophe et il apporte une pensée transversale vivifiante sur ce thème du
territoire...
Vous pouvez dès à présent vous procurer le texte à la librairie Passage
et à la Maison qui pousse Chateaulin, ce qui permettra si vous lisez le texte
avant d'approfondir les échanges !
Un grand merci au passage concernant le travail éditorial des éditions La Lenteur !
En espérant vous voir nombreu-ses en chaire et en os !
Parlez en autour de vous pour enrichir les liens du rizhome d'un
chouette humus économique et social du livre !
Libre participation
pour LL
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